Il y a 6 mois, Christophe Beaupère créait une nouvelle association sur le territoire, « Droiture en Pays Fléchois ». Celle-ci avait lancé sa première consultation thématique à l’automne
2017, sur le thème « Enquête sécurité, prévention et cadre de vie à La Flèche ».
En début d’année, il avait annoncé un rapprochement avec l’une des listes de la minorité municipale, La Flèche Autrement.
LORS D’UN PRÉCÉDENT ENTRETIEN, VOUS AVIEZ ÉVOQUÉ UNE POSSIBLE UNION AVEC L’UNE DES LISTES MINORITAIRES. OÙ EN ÊTES-VOUS ?
« J’ai en effet pris l’initiative de contacter les trois élus de la minorité au Conseil Municipal en janvier dernier, suite notamment à la main tendue par l’association La Flèche
Autrement à l’occasion de ses vœux à la presse, qui avait indiqué au sujet des prochaines élections municipales
: « on va construire cette alternative, après, est-ce que c’est nous la mènerons ? C’est autre chose. »
Ainsi, une première rencontre avec Michèle Bodet, Sylviane Delhommeau et Jean-Pierre Boucher, a eu lieu le 17 janvier dernier. Nous avons eu un échange extrêmement positif durant près de deux
heures, à l’occasion duquel nous avons évoqué nos valeurs communes, qui puisent aux fondements du gaullisme, et notre engagement commun au sein de la même famille politique depuis une
trentaine d’années (RPR, UMP, puis LR).
"Une liste commune de la droite et du centre"
Nous avons également évoqué la nécessité d’une liste commune de la droite et du centre pour les prochaines élections municipales à La Flèche, en mars 2020, en partageant le même constat que
la division systématique au premier tour de chaque élection municipale, depuis une vingtaine d’années, a été mortelle pour l’opposition municipale Fléchoise.
Nous avons convenu de nous revoir prochainement (le jeudi 5 avril prochain), afin de présenter mutuellement nos équipes respectives -ce qui était la seconde étape prévue lors de notre
première rencontre- et de continuer à échanger, toujours dans la perspective des prochaines élections municipales.
"Rompre avec l’immobilisme"
Ma conviction est en effet que notre ville a besoin de rompre avec l’immobilisme de l’équipe municipale sortante, qui est aux commandes de notre ville depuis maintenant près de 30 ans… Pour
cela et enrayer le déclin continu de notre ville, il est nécessaire d’offrir une alternative crédible et sérieuse aux Fléchoises aux Fléchois, et cela passe, à mon sens, par un travail de
longue haleine, afin de bâtir un programme à la hauteur des enjeux locaux et de préparer une liste d’union de la droite et du centre. Mais avant tout une liste d’intérêt local, loin des
étiquettes partisanes actuelles.
"Partir divisés est l’assurance de l’échec"
C’est la raison pour laquelle, je m’y prends à l’avance. Deux ans ne seront pas de trop pour fédérer toutes les énergies et tous les talents, et travailler sur un programme de redressement de
notre ville chiffré et ambitieux. La méthode de mes prédécesseurs, Bardin et Sillitto, de s’y prendre seulement trois ou quatre mois avant, me paraît pour le moins hasardeuse et infructueuse…
En outre, partir divisés est l’assurance de l’échec, du fait notamment du mode de scrutin aux élections municipales qui offre une prime majoritaire à la liste arrivée en tête. J’emploie donc,
dès maintenant, toute mon énergie à travailler au rassemblement de toutes celles et tous ceux qui veulent redonner un cap et une ambition à notre ville.
ET OÙ EN SONT LES ACTIVITÉS ACTUELLES DE VOTRE ASSOCIATION, DROITURE EN PAYS FLÉCHOIS ?
L’association « Droiture en Pays Fléchois » est née il y a six mois, après les révélations sur les visites payantes de l’Assemblée Nationale organisées par la nouvelle députée
de la 3ème circonscription de la Sarthe, censée incarnée le « nouveau monde », les « nouvelles pratiques » et « la République exemplaire »…
Fléchois d’origine, ayant effectué toute ma scolarité (école maternelle Henri Dunant, écoles primaires Descartes I et II, collège Petit Versailles) dans notre ville, avec laquelle je n’ai
jamais perdu le lien, du fait notamment de mes attaches familiales (mon père, ancien Inspecteur de l’Education Nationale de la circonscription de La Flèche, est l’auteur de l’ouvrage de
référence sur le Prytanée Militaire), j’ai été approché par plusieurs amis Fléchois pour créer cette association.
Depuis cette date, nous travaillons à rassembler toutes les Fléchoises et tous les Fléchois autour des principes de probité, de loyauté et de respect des engagements pris devant la
population, tout en assurant la promotion de la démocratie directe à l’échelle locale par le biais d’initiatives nouvelles.
"Contribuer à la rédaction du programme"
Ainsi, à l’automne dernier l’association a lancé sa première consultation thématique, à laquelle les habitants de notre ville ont été invités à participer au
travers du site internet
www.droiture.fr et de la diffusion d’un questionnaire intitulé : « Enquête sécurité, prévention et cadre de vie à La Flèche ».
La deuxième consultation, actuellement en cours d’élaboration, portera sur « L’aménagement urbain du centre-ville de La Flèche ». Par le biais de ces consultations régulières,
destinées à favoriser la démocratie directe à l’échelle locale, les Fléchoises et les Fléchois sont ainsi invités à contribuer à la rédaction du programme proposé par notre association
dans la perspective des prochaines élections municipales.
En parallèle, nous œuvrons actuellement au développement de l’association, avec de nouvelles adhésions et par une forte croissance de notre réseau de sympathisants (nous avons à ce jour 157
abonnés sur notre page Facebook et 159 « fans »), tout en peaufinant notre organigramme de direction, dont la liste des membres sera officiellement annoncée en avril prochain.
LE CONSEIL MUNICIPAL DE LA FLÈCHE A VOTÉ EN DÉCEMBRE LE BUDGET 2018 DANS UN CONTEXTE D’INCERTITUDES. QUELLE EST VOTRE ANALYSE DE LA SITUATION ?
Travaillant depuis plus de vingt-deux-ans dans les collectivités locales, principalement à des fonctions de direction, j’ai pu comparer les grands agrégats du Budget Primitif 2018 de la
municipalité de la Flèche avec celui de collectivités de strates démographiques équivalentes et la conclusion est sans appel : les dépenses explosent, les recettes fondent. C’est ce que
l’on appelle un « effet ciseau », comme je l’avais d’ailleurs souligné lors de mes vœux à la presse locale le 16 janvier dernier.
En effet, avec une hausse des dépenses de fonctionnement, notamment des charges de personnel, et un nouveau recours à l’emprunt, contrairement pourtant aux engagements pris par l’actuelle
équipe municipale, notre ville accroît toujours plus son endettement et sa course folle aux dépenses nouvelles, dont le nouveau cinéma à 7,2 millions d’euros est un exemple criant.
"Cette situation est extrêmement périlleuse pour l’avenir"
Le tout dans un contexte de baisse générale des recettes des collectivités, avec notamment la suppression de la Taxe d’Habitation, et de réduction des dotations de l’Etat aux
communes.
Cette situation est extrêmement périlleuse pour l’avenir de notre ville, qui, si elle continue cette fuite en avant finira immanquablement sous tutelle de l’Etat, comme d’autres municipalités
socialistes, où le Préfet administre le budget de la ville le temps que les finances locales retrouvent leur équilibre.
Lire aussi : Ce que disait Guy-Michel Chauveau de La Flèche en 2014
A ce sujet, lors de ma rencontre avec les élus de La Flèche Autrement, je leur ai dit à quel point ils interviennent avec efficacité et pugnacité lors des débats budgétaires au Conseil
Municipal -ce qui contraste avec l’attitude des autres élus de l’opposition-, tout en déplorant le fait que la mairie ne publie pas le compte-rendu de leurs interventions, alors que toutes
les mairies ont en principe l’obligation de publier un « compte-rendu des débats » des séances du Conseil Municipal.
LORS DU DÉBAT D’ORIENTATIONS BUDGÉTAIRES DE LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES, DES ÉLUS DU PAYS FLÉCHOIS ONT ALERTÉ SUR LA SANTÉ FINANCIÈRE DE LA COMMUNAUTÉ. SELON VOUS, QUELLES SERAIENT LES PISTES
D’ÉCONOMIE ?
En effet, la situation financière de la communauté de communes du Pays Fléchois est à l’aune de celle de la ville de la Flèche : des dépenses toujours croissantes et des recettes de plus
en plus « contraintes », dont le faible montant (872 683 €) rapporté au reste du budget entrainerait un solde négatif de 2,21 millions d’euros…
La solution ne me semble pas résider dans la proposition du président de la commission économie de créer « un groupe de travail, pour voir comment dégager de la marge de manœuvre ».
« Si vous voulez enterrer un problème, créez une commission », disait Clemenceau. Mais plutôt dans le constat lucide que c’est la hausse des charges de
fonctionnement, estimée à 6,48 % cette année, qui constitue l’une des principales causes de cette situation.
"Stopper toute création de nouveaux postes"
Cette progression étant en partie liée à celle des charges de personnel (+ 6,29 %), il conviendrait à mon sens, tout d’abord, de stopper toute création de nouveaux postes et de privilégier la
mobilité interne et la formation interne lorsqu’il y a transfert de nouvelles compétences par l’Etat, comme c’est le cas, par exemple, depuis le 1er janvier 2018 avec la GEMAPI (gestion des
milieux aquatiques et prévention des inondations).
Il conviendrait ensuite de réduire la voilure en matière de dépenses de fonctionnement, je pense notamment aux dépenses de communication et au soutien financier apporté à certaines
manifestations, activités et associations. Je n’ai rien contre cette pratique sportive, mais est-ce, par exemple, le rôle d’une collectivité publique que de subventionner l’initiation à
l’aquafitness ?
"Enrayer le déclin continu de notre ville"
Nos élus sortants semblent oublier que le budget d’une collectivité, c’est avant tout le fruit des impôts et taxes payés par la population… C’est la raison pour laquelle j’appelle à un
véritable renouvellement des hommes et des femmes politiques à l’échelle locale, loin des artifices médiatiques gouvernementaux, pour enrayer le déclin continu de notre ville en particulier
et du Pays Fléchois en général, frappé durement par la désindustrialisation.
Malgré les qualités personnelles du Maire sortant de La Flèche, force est de constater qu’après 30 ans de mandat, notre ville est aujourd’hui marquée par l’immobilisme, la disparition
progressive du commerce de proximité en centre-ville, la progression inexorable du chômage et de l’insécurité.
LE PROJET DE CINÉMA AVANCE, AVEC UN COÛT ESTIMÉ 7,2 MILLIONS D’EUROS. EST-CE QUE LA MUNICIPALITÉ A
FAIT LE BON CHOIX ?
C’est un bon projet, nous avions besoin d’un nouveau cinéma. Le Kid est trop vieillissant et n’a pas changé depuis que je le fréquentais en culotte courte dans les années 80, après la
fermeture du Palace dans la Grande Rue.
Toutefois, son coût est pharaonique, avec plus de 7 millions d’euros, dont plus de 2 millions d’euros de recours à l’emprunt, alors que l’actuelle équipe municipale s’était engagée à ne pas
en souscrire de nouveau…
Sans compter le fait qu’en matière de construction d’équipement public, les coûts ont toujours tendance à s’envoler d’au moins 20% en moyenne par rapport à l’estimation initiale. La facture
finale sera donc autour de 9 millions d’euros, j’en prends le pari aujourd’hui dans vos colonnes.
Il faut ajouter à cela les futurs frais de fonctionnement : entretien des locaux, personnel, fluides…
"Pratiquement 5 mois d’attente pour obtenir un passeport"
Tout cela ne fera qu’accroître la mauvaise situation financière dont ne manqueront pas d’hériter les successeurs du maire sortant, alors qu’un Partenariat Public Privé, adossé à un réseau de
distribution, comme UGC ou Pathé par exemple, aurait permis de rendre la facture beaucoup moins lourde pour la ville et donc pour ses habitants.
On peut s’interroger sur la pertinence de tels choix budgétaires, alors que le délai d’attente pour avoir un simple rendez-vous pour une demande de passeport en mairie de La Flèche, atteint
aujourd’hui 4 mois, auxquels il faut rajouter ensuite 3 semaines d’attente pour la délivrance du passeport. Tout cela faute de personnel disponible en mairie. Pratiquement 5 mois d’attente
pour obtenir un passeport, c’est ubuesque et ce sont les Fléchois qui en payent le prix.
DROGUE, VIOLENCES, DÉLINQUANCE ROUTIÈRE… LA FLÈCHE N’EST PAS ÉPARGNÉE PAR L’INSÉCURITÉ. QUE PRÉCONISEZ-VOUS ?
Vous avez parfaitement raison, la délinquance sous toutes ses formes se multiplie dangereusement à La Flèche. J’en veux pour preuve la récente arrestation de cinq personnes pour trafic d’héroïne et de cannabis, grâce à l’action
efficace des forces de gendarmerie, auxquelles je tiens à rendre hommage.
Et je me remémore les cris d’orfraies de la gauche fléchoise bien-pensante au moment de la publication des propositions de Droiture en Pays Fléchois le 3 novembre 2017, intitulées :
« Mettre en place une véritable politique de sécurité et de tranquillité publique au service des Fléchois ».
"Doubler les effectifs de la police municipale"
Pour nous en effet, c’est clair, la sécurité est la première des libertés et il n’y a pas un seul exemple de territoire ayant réussi un développement économique et social durable sans avoir
assuré préalablement la sécurité de ses concitoyens.
Lire aussi : Contrôlé à 130 km/h à La Flèche et alcoolisé
C’est pour cela que nous avons soumis à l’avis des Fléchoises et des Fléchois les propositions suivantes, qui contrastent avec les pudeurs des têtes de liste de l’opposition en 2014 :
doubler les effectifs de la police municipale au cours du prochain mandat, armer et mieux protéger la police municipale, mettre en place à titre expérimental un système de
vidéo-protection dans la rue Carnot, renforcer les patrouilles communes police municipale et gendarmerie nationale, et enfin doter le Conseil Intercommunal de Sécurité et de Prévention
de la Délinquance (CISPD) du Pays Fléchois d’une véritable Stratégie Territoriale de Sécurité et de Prévention de la Délinquance conformément aux recommandations de la Préfecture de la
Sarthe…
"La vidéoprotection : un beau copier-coller"
Au sujet de la vidéo-protection, j’observe que notre association semble désormais peser dans le débat politique local, car lors du Débat d’Orientations Budgétaires du 16 octobre 2017 au
conseil municipal, pas un mot, pas une ligne, pas un crédit, pour la vidéo-protection, que le maire sortant a toujours combattue depuis 30 ans, comme tous les articles publiés par vos
confrères de la presse locale en témoignent.
Et, patatras, lors du vote du budget primitif 2018 au conseil municipal du 18 décembre 2017, 1 mois et demi
après la publication de nos propositions : 80 000 euros pour la « mise en place à titre expérimental d’un système de vidéo-protection », ciblant notamment la rue Carnot.
On appelle cela un beau copier-coller. En tout cas, nous ne pouvons que nous réjouir que la question de l’insécurité soit enfin prise au sérieux dans notre ville et que nous contribuions
manifestement à cela.
UN COLLECTIF DE 156 DÉPUTÉS, DONT DEUX SARTHOIS, PASCALE FONTENEL PERSONNE ET DAMIEN PICHEREAU, VIENNENT DE SIGNER UNE TRIBUNE SUR LA FIN DE VIE ET L’EUTHANASIE. QUEL EST VOTRE POINT DE
VUE SUR CE SUJET DE SOCIÉTÉ ?
J’ai en effet lu attentivement la tribune publiée dans Le Monde du 28 février, qui s’intitule : « Il convient de donner aux malades en
fin de vie la libre disposition de leur corps » et se termine par un appel à légaliser l’euthanasie.
Les adhérents de l’association et moi-même désapprouvons cette initiative malheureuse, à laquelle se sont associés de surcroît deux parlementaires de notre département, car elle heurte -et
avec nous, j’en suis sûr, de nombreux Fléchois- notre conception du respect de la vie humaine et des valeurs qui fondent notre société. »